Atelier mars : Cueillette d'ail des ours
Proposé par Agnès, l’atelier consacré à la cueillette d’ail d’ours et à la préparation de pesto a été une véritable parenthèse enchantée au milieu des tumultes du monde. Nous sommes six à nous être retrouvés devant le Château du Pourtalès un samedi matin pour vivre un moment privilégié. Agnès nous informe qu’il est important de cueillir l’ail d’ours en cette période, la mi-mars, pour éviter de confondre ses feuilles avec celles du muguet, lui empoisonné. Nous sommes surpris d’apprendre que la fleur symbolisant la fête du 1er mai porte en elle la mort et l’idée germe en certains de nous qu’un certain dictateur à Moscou devrait en ingurgiter urgemment pour que la paix revienne en Europe…
Après cette brève digression géopolitique, Bertrand nous rassure qu’il est venu vérifier la taille des plantes, et qu’elle sont suffisamment grandes pour garantir une cueillette conséquente. Sylviane, Claudine, Guillaume et moi suivons nos guides, et rapidement après avoir contourné le château, nous nous retrouvons devant une étendue verte au parfum enivrant.
Ignorant les joggers et promeneurs de chiens matinaux, nous nous mettons à la tâche comme si nous craignions que les longues feuilles d'une couleur très douce pourraient disparaître avant que nous ayons eu le temps de les arracher à la terre. Après un avertissement de la part d’Agnès de faire attention à notre dos, le silence s’installe. Pendant près d’une heure, nous cueillons, chacun.e à notre rythme l’ail d’ours destiné à réjouir nos papilles.
Nos grands sacs bien remplis, nous nous sommes ensuite dirigés chez Agnès et Bertrand, dont la cuisine regorge de délices (pas seulement des produits Benvenuti, mais aussi, par exemple, le fameux kombucha fait maison). Rinçage à grande eau, essorage, direction : la grande cuve du mixer qui va broyer en quelques instants les feuilles délicates avec un peu de gros sel et d’huile d’olive vierge, et les transformer en masse vert foncé. Il s’agit de la recette de base. Ensuite, on peut l’accommoder à sa guise. Agnès nous a préparé de la poudre d’amande et du parmesan.
Chacun trouve rapidement sa place dans la cuisine : Sylviane mixe, mélange et remplit les petits pots avec Claudine, qui elle, prépare aussi les étiquettes de son écriture élégante. Guillaume et moi alternons le rinçage et la découpe d’oignons, d’ail, de pain, et de chorizo rapporté par Claudine du Portugal, tandis qu’Agnès nous prépare un délicieux déjeuner. Bertrand est préposé à la vinaigrette.
Nous n’avons pas vu le temps passer. Grâce à nos efforts conjugués, nous avons bientôt une trentaine de pots bien remplis qu’Agnès met en scène pour les prendre en photo. Pesto nature, pesto à la poudre d’amande, pesto au parmesan. Ne demandez pas les quantités, comme toute cuisinière aguerrie, Agnès les mesure à l’œil !
A table, après avoir dégusté le kombucha d’Agnès, nous attaquons les pommes de terre sautées qu’elle et moi avons touillées jusqu’à ce qu’elle deviennent à la fois tendres et croustillantes, l’omelette baveuse à l’ail d’ours, parfaitement battue par Guillaume et cuite par notre hôtesse, la salade croquante assaisonnée d’une main de maître par Bertrand. Ce repas mémorable s’achève par les cookies à l’avoine et aux pépites de chocolat préparés par Sylviane, que l’on s’arrache jusqu’au dernier. Café qui est arrivé jusqu’à nous à la voile et tisane achèvent ce festin.
Je suis rentrée à la maison courbaturée mais l’esprit si léger ! Le soir, j’ai utilisé des restes de pâte feuilletée pour faire des petits feuilletés à l’ail d’ours et à la tomme de vache des Vosges qui traînait dans mon frigidaire. Un délice !
Bref, un samedi pas comme les autres grâce à l’Association Benvenuti qui nous fait découvrir non seulement les délices de Sicile mais aussi ceux qui se trouvent près de chez nous.